Le débat sur l’utilité d’apprendre des langues anciennes ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 1886, Maupassant écrivait au sujet de « cette question du latin, dont on nous abrutit depuis quelque temps ». Alors, même de nos jours, est-ce réellement dépourvu de tout intérêt de maîtriser une langue qui n’est plus parlée ? Rien n’est moins sûr. Le point sur les raisons utiles d’apprendre le latin.

Mieux connaître la langue française

Apprendre le latin se montre particulièrement utile pour connaître et mieux maîtriser la langue française. Pour beaucoup, dans le débat qui oppose les pro-latinistes des autres, il ne faudrait étudier que ce qui se veut utile. Et par conséquent, finir de clouer le cercueil du latin.

Or, une langue – bien que considérée comme « morte » – qui permet de cerner bon nombre de subtilités grammaticales de sa langue maternelle peut-elle être considérée comme inutile ? Pas si sûr.

Le latin reste la langue mère du français. D’ailleurs, 80% de notre vocabulaire serait d’origine latine. Et les francophones continuent d’utiliser des mots latins au quotidien encore aujourd’hui. Par exemple :

  • agenda ;
  • alibi ;
  • aquarium ;
  • bonus ;
  • curriculum vitae ;
  • et cetera ;
  • in extremis ;
  • lapsus ;
  • lavabo ;
  • omnibus ;
  • veto, etc.

Jacques Brel avait beau chanter « Rosa rosa rosam. Rosae rosae rosa », le latin ne se cantonne pas au cliché des simples déclinaisons. Bien au contraire. Apprendre le latin permet donc de connaître les racines grammaticales et étymologiques du français. Une façon de mieux cerner le sens des mots et, par extension, leurs orthographes. Un bon exercice pour l’esprit.

Latin : retour vers le futur

Un moyen d’apprendre des langues vivantes

Si apprendre le latin peut se montrer utile pour perfectionner sa connaissance du français, cela peut aussi vous aider dans votre apprentissage d’autres langues étrangères. En effet, le français n’est pas le seul descendant du latin. La grande fratrie compte notamment les langues romanes occidentales et orientales que sont, entre autres, l’italien, l’espagnol, le portugais mais aussi le roumain ou le moldave. En tout, les langues romanes sont parlées par plus d’un milliard de personnes sur terre.

De la même manière que pour le français, maîtriser le latin peut vous permettre de reconnaître aisément les mêmes racines grammaticales dans le vocabulaire de la langue vivante que vous souhaitez apprendre. Bien sûr, apprendre l’italien ou l’espagnol vous demandera un peu plus que vos seules connaissances latines, mais cela pourrait grandement faciliter l’assimilation de cette nouvelle langue.

De même, en cas de voyage en Europe occidentale ou en Amérique latine, votre formation latiniste peut favoriser votre intégration et votre compréhension de cette nouvelle culture et des locuteurs locaux.

Les langues du Vatican : 2. le cas du latin

Le latin, utile pour les études

Apprendre le latin peut paraître inutile, voire ennuyeux. En réalité, c’est surtout le cas pour les jeunes élèves qui pratiquent cette langue ancienne au collège et au lycée. En effet, le latin est une matière optionnelle et facultative à partir de la 5e, sur un rythme d’une à deux heures hebdomadaires, puis de deux à trois heures pour les classes de 4e et 3e. S’il est parfois imposé par certains parents, cet apprentissage se destine surtout aux élèves qui apprécient les langues et, surtout, qui montrent une envie de découvrir le latin.

Au-delà des avantages pour la compréhension et la maîtrise du français détaillés précédemment, l’apprentissage du latin se montre utile pour le cursus scolaire. Cet enseignement facultatif est récompensé : il permet à l’élève de gagner des points bonus pour le brevet des collèges et pour le baccalauréat. Une manière de compenser des faiblesses dans d’autres matières pour l’obtention de l’un des précieux diplômes.

Mais l’apprentissage du latin ne se montre pas seulement utile pour les résultats scolaires des jeunes adolescents. Cela peut représenter un atout non-négligeable, voire un prérequis, pour accéder à certaines études supérieures. Master de lettres classiques ou modernes, Khâgne, Hypokhâgne… Dans de tels cursus, la maîtrise du latin s’inscrit clairement comme un avantage, notamment pour analyser certains textes anciens et les mettre en perspective avec leur contexte historique.

Enfin, le latin se montre très présent dans les matières scientifiques. En mathématiques, en médecine ou encore en biologie, de nombreux termes possèdent des racines latines. Un petit plus non-négligeable si cette langue vous est familière.

Renforcer sa culture générale

Si le latin est considéré aujourd’hui comme une langue ancienne , c’est vite oublier qu’il a été l’idiome de l’Empire Romain et de sa civilisation qui a régné sur toute l’Europe, le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique pendant près de 800 ans. Apprendre le latin ne se limite donc pas à des déclinaisons ou à de la traduction de textes. C’est la possibilité de découvrir une civilisation, son histoire, une mythologie.

Mieux, ces connaissances sont autant de clés qui permettent de comprendre la construction du continent européen, de notre culture et, plus généralement, du monde actuel. Mais aussi de réfléchir sur l’évolution constante de la langue que l’on utilise aujourd’hui. L’apprentissage du latin se veut alors finalement multidisciplinaire puisqu’il touche à l’histoire, aux langues, à la culture et même à la place de la religion. Et personne ne trouvera inutile de se forger une culture solide.

Le pape François a (ré)appris le latin avec la méthode Assimil !
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