La méthode Assimil fait plusieurs apparitions mémorables dans des films comme La Vache et le prisonnier d’Henri Verneuil (1959), El Cochecito de Marco Ferreri (1960), Les Femmes du sixième étage de Philippe Le Guay (2011), mais elle inspire également bien des écrivains, grands et petits, connus ou méconnus. Voici une série en trois épisodes consacrées aux relations incestueuses entre la plus célèbre des méthodes de langue et la littérature, ou plutôt les littératures.

Tout récemment, au début de l’année 2023, le dessinateur argentin Sergio Aquindo a publié un excellent roman autobiographique, Bête à gravats (Alma Éditeur), dans lequel le narrateur raconte comment il travaille son français à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou avec Assimil, à la fin du XXe siècle. Les textes de la méthode forment le prétexte d’une méditation poétique sur la langue. En 2018, Valérie Manteau faisait paraître un autre roman autobiographique, Le Sillon, couronné par le prix Renaudot. La narratrice, avant rejoindre son amant à Istanbul, travaille son turc avec une méthode Assimil.
La méthode apparaît dans bien des livres, comme un simple accessoire, un souvenir, un motif, ou comme référence formelle ; cette présence montre à quel point, en un peu moins d’un siècle, la marque s’est imposée dans le quotidien des Français et à quel point elle est ancrée dans son patrimoine culturel. En littérature, elle participe de cet « effet de réel » cher à Roland Barthes pour la fiction romanesque, mais les textes de ses leçons, régis par un ensemble de contraintes formelles très fortes, ont aussi été imités, détournés, pastichés, d’Ionesco à Alphonse Boudard en passant par Patrick Rambaud ou Clément Rosset. C’est à cet usage de la méthode Assimil par la littérature que ce triptyque s’attache tout particulièrement, et dont voici le détail :
Épisode 1 : Ionesco, La Cantatrice chauve et la méthode Assimil
Épisode 2 le 26 juillet : Pasticher sans peine
Épisode 3 le 8 août : La Méthode à Mimile, Boudard et Étienne en roue libre