Les langues autochtones font partie des langues les plus méconnues, que cela soit en France ou à l’international. Que recouvre exactement ce terme ? Qu’en est-il des langues autochtones en France et de leur avenir ? Tout ce qu’il faut savoir en cette année de célébration officielle des langues autochtones par l’UNESCO.
Comment définir les langues autochtones ?
Le terme « autochtone » désigne une personne originaire du pays dans lequel elle habite et dont les ancêtres ont vécu au même endroit. Une langue autochtone se traduit quant à elle par une langue parlée par une population issue du sol où elle habite. Pour pouvoir bénéficier de l’appellation « autochtone », une langue :
– Ne doit pas être le fruit d’un mouvement migratoire. Ainsi la langue espagnole par exemple, parlée dans de nombreux pays d’Amérique latine ou encore le Français parlé dans certains pays d’Afrique n’entrent pas dans la catégorie des langues autochtones car elles ont été apportées par des colons.
– Doit descendre des premiers peuples ayant habité une terre donnée et doit s’être transmise à leurs descendants au fil du temps. À travers les générations de locuteurs, ce ne sont souvent pas seulement des mots qui sont transmis mais aussi toute une histoire, des valeurs et une identité unique.
On dénombrerait aujourd’hui plus de 4 000 langues autochtones à travers le monde sur plus de 7 000 langues parlées au total.
Les langues autochtones sur le territoire français
Fait souvent ignoré par le grand public : plusieurs langues autochtones existent sur le territoire français. On en dénombrerait plus d’une quarantaine et elles seraient essentiellement parlées dans les collectivités d’Outre-Mer. On retrouve par exemple des langues autochtones :
• En Guyane, avec :
– L’arawak ;
– Le kali’na ;
– Le teko ;
– Le palikur ;
– Le wayampi ;
– Le wayana.
• En Polynésie française, avec :
– La langue des Australes ;
– Le marquisien ;
– La mangarevien (ou reo mangareva) ;
– Le pa’umotu ;
– Le raivavae ;
– Le rapa ;
– Le tahitien.
• À Wallis-et-Futuna, avec :
– Le wallisien ;
– Le futunien.
• En Nouvelle-Calédonie, avec :
28 langues kanak dont 4 enseignées au lycée en option, à savoir :
– L’ajië ;
– Le drehu ;
– Le nengone ;
– Le paicî.
• Enfin, en métropole et en Corse :
– Le breton
– L’alsacien
– L’occitan
– Le basque
– Le catalan
– Le platt
– le chti
– Le corse
La vie des langues autochtones sur le territoire français
Si le Français a longtemps été la seule langue de référence, des textes officiels ont laissé de plus en plus de place aux langues régionales et aux langues autochtones et encouragent leur enseignement à l’école. On retiendra ainsi que le Tahitien peut être choisi en option au baccalauréat, ou encore que des efforts particuliers sont faits pour apprendre quatre langues kanak en Nouvelle-Calédonie, soient l’ajië, le drehu, le nengone et le paicî. Wallis-et-Futuna emprunte la même voie et travaille à l’insertion de ses langues autochtones à l’école.
En dehors de la France aussi, le travail est à la préservation, comme au Japon où les Aïnous (peuple autochtone du nord du Japon) apprennent par exemple leur langue à des jeunes.
En marge des actions réalisées par les pays, associations et activistes, on notera certaines initiatives internationales comme l’Hommage aux langues autochtones de Google Earth. Des locuteurs de langues autochtones du monde entier ont été invités à s’enregistrer pour que leur langue ne tombe pas dans l’oubli et que les générations futures puissent l’entendre.
L’avenir des langues autochtones : où va-t-on ?
Comme pour les langues régionales, l’avenir des langues autochtones semble fortement menacé. En effet, seule une minorité d’entre elles sont enseignées dans les établissements scolaires tandis que la majorité bénéficient d’un rayonnement limité et voient leur nombre de locuteurs décroître. En moyenne, une langue autochtone disparaîtrait tous les 15 jours.
Ce problème a plusieurs causes :
– La colonisation, qui a effacé une partie de l’histoire et de la culture des peuples autochtones et donc certaines langues. Les colons ont en effet rapidement imposé leur langue en vue d’unifier les territoires envahis. Aujourd’hui de nombreux gouvernements anciennement colonisés perpétuent les discriminations à l’égard des peuples autochtones et contribuent à leur disparition.
– L’abaissement du nombre de locuteurs est aussi favorisé par les départs d’une partie des populations autochtones vers des territoires plus porteurs sur le plan économique (soient des grandes villes). Leurs économies de subsistance sont en effet fortement menacées.
– La destruction de certains territoires. On notera par exemple la destruction progressive de la forêt amazonienne en vue d’agrandir le périmètre des terres cultivables. Cela conduit au déplacement et à la dispersion des populations et favorise la disparition de langues autochtones.
Le saviez-vous ? 2019 est l’année internationale des langues autochtones
L’UNESCO, l’UNDESA et les membres du Comité directeur pour l’organisation de l’Année internationale ont lancé l’année internationale des langues autochtones le 28 janvier 2019. Étaient présents des représentants gouvernementaux, des peuples autochtones, des membres de la société civile, des universités, des médias, des organisations de l’information et de la mémoire mais aussi des institutions publiques d’harmonisation et de documentation linguistiques et du secteur privé.
Cette initiative vise essentiellement à attirer l’attention sur les langues autochtones et à sensibiliser le grand public et les décideurs à leur importance. Les langues autochtones présentent en effet un grand intérêt pour le développement durable, la réconciliation des peuples, la bonne gouvernance et la consolidation de la paix.
L’idée était par ailleurs de mener des actions visant à l’amélioration de la qualité de vie des peuples autochtones.
Tout au long de l’année, de multiples événements se sont déroulés à travers le monde et cela devrait se poursuivre jusqu’à la fin de 2019. Ainsi la Polyglot Conference 2019, qui commence à Fukuoka le vendredi 18 octobre, est partenaire de l’année internationale des langues autochtones.
Découvrez le site officiel dédié à l’année internationale des langues autochtones : https://fr.iyil2019.org/
Assimil vous accompagne…
Sans peine, Perfectionnement, Affaires : Assimil propose plusieurs collections de méthodes de langues. Apprenez pas à pas l’allemand, anglais, italien, japonais ou encore le russe.
Vous avez réussi à faire un article sur les langues autochtones du territoire français sans mentionner bi le basque, ni le corse, ni le breton, ni l’alsacien. Incroyable.
C’est vrai. C’est un oubli qu’on va réparer.
Bonjour,
Ce blog ASSIMIL était très interactif au cours des 10 dernières années, et là plus rien !
Des articles y sont régulièrement publiés par l’éditeur, mais plus aucun commentaire depuis mars 2024 alors que tous les nombreux anciens échanges entre « asimilistes » chevronnés sur ce blog ont été supprimés, ce qui est dommage…
Aussi, concernant les projets éditoriaux d’ASSIMIL, les « assimilistes » peuvent légitimement s’interroger sur l’avenir de la collection « sans peine » , la publication de versions numériques pour les « sans peine » d’arabe, d’hébreu, de persan, et de thaï, le développement de la collection « objectif langues » (malheureusement limitée au niveau A2) en plus du grec et du catalan qui figureront prochainement au catalogue.
Le public aimerait bien retrouver l’ASSIMIL qu’il a toujours connu avec son concept unique d’assimilation intuitive, le tout agrémenté de nouveautés et d’autres types d’ouvrages sur l’apprentissage des langues et de cahiers de QCM, de cahiers d’écriture et d’exercices (qui eux sont une valeur sûre).
En espérant également que le magnifique projet éditorial de Mme Catherine GARNIER « Grammaire du japonais classique » puisse enfin voir le jour pour celles et ceux qui connaissent déjà bien la langue japonaise.
CK
Bonjour,
En attendant les nouveaux ouvrages « Apprendre le grec », « Apprendre le catalan », et « Apprendre l’indonésien »;
Quand pourra-t-on espérer la publication de la « Grammaire du japonais classique » de Catherine GARNIER ?
Hélas la campagne de financement participatif, qui se termine dans 3 jours, ne nous a pas permis de recueillir suffisamment de contributeurs. Il nous faudra envisager d’autre moyens de financement.