Un pays peuplé de personnes blondes, froides, portant des chapkas et ne consommant que de la vodka. Les clichés ont la vie dure en ce qui concerne nos amis russes. Une image véhiculée par l’histoire récente du pays, et en partie par le cinéma (américain, pour ne pas le citer). Sans surprise, le russe souffre, lui aussi, de beaucoup de préjugés : langue difficile à parler, alphabet compliqué à maîtriser, etc. Assimil met à mal les idées reçues et vous invite à apprendre le russe.

Idée reçue n°1 : apprendre le russe est très difficile

Il s’agit sans doute de l’idée reçue sur l’apprentissage du russe la plus courante. Sur quoi se fonde-t-elle vraiment ? Un alphabet différent du latin ? Une prononciation inhabituelle à nos oreilles occidentales ? Ou encore une large part de fantasme autour du vaste pays eurasien, entretenue par une longue histoire et des fictions en tous genres ? S’il existe une certitude, c’est que pour penser qu’apprendre le russe est incroyablement complexe, il ne faut s’être jamais réellement penché sur le sujet.

D’une manière générale, il n’y a pas de langue plus difficile à apprendre et à parler qu’une autre. C’est une croyance basée sur un prisme qui est propre à chacun (situation géographique, influence historique, etc.). Chaque langue possède ses propres complexités. Le russe n’échappe évidemment pas à la règle. Mais une bonne partie du monde doit penser pareil du français, et à raison. Apprendre le russe, comme une autre langue, demande « simplement » une pratique régulière, un peu de patience et de méthodologie, et surtout beaucoup de curiosité pour la langue et la culture du pays.

Bien évidemment, vous risquez d’avoir du mal à lire et comprendre l’intégrale de Tolstoï en version originale au bout de deux semaines. Cependant, vous pourrez déjà avoir de solides bases en tout juste six mois d’apprentissage. Les plus motivés et assidus pourront même avoir un très bon niveau de russe au bout de deux ans. Voire moins si vous décidez, par exemple, de partir quelques mois à la découverte de la Russie, ses habitants et sa culture.

Idée reçue n°2 : l’alphabet cyrillique est incompréhensible

Autre idée reçue sur l’apprentissage du russe : les difficultés liées à l’alphabet cyrillique. Certes, en y jetant un rapide coup d’œil, un alphabet différent du sien – autrement dit avec des symboles encore inconnus – peut faire naître des interrogations. Le réflexe est compréhensible. Mais, très vite, les craintes devraient s’envoler aussi vite qu’elles sont arrivées. Et en quelques jours et leçons, cette « épreuve » sera un lointain souvenir.

L’alphabet russe comporte 33 lettres, contre 26 pour l’alphabet latin. Mais en y regardant de plus près, vous connaissez déjà une majorité des lettres qui composent le cyrillique. Tout d’abord, 7 des 33 lettres sont identiques à celles de l’alphabet latin. Ou, pour être plus précis, elles s’écrivent de la même manière.

LettresSon
AA
E
З ou ZZ
KK
MM
OO
TT

Outre ces 7 lettres courantes pour tous les francophones, celles et ceux ayant suivi des cours de grec durant leur scolarité devraient reconnaître également des symboles bien connus. En effet, 9 lettres proviennent du grec :

LettresSon
БB
ГGuè
ДD
УOu
ФF
ПP
СS
РR
ЛL dur

Au final, même si toutes les lettres et leur prononciation sont à connaître, il ne vous restera que 15 symboles encore méconnus – ou issus du latin mais à la prononciation différente – à découvrir et apprendre. Une maîtrise accessible à tous assez rapidement.

LettresSon
ИI
Йï
ЦTs
ЧTch
НN
ШCh
ЩChtch
ХKha
ЫI dur
Ь(signe mou)
Ъ(signe dur)
ЖGe, J
ВV
Э
ЮYou
ЯYa
ЁYo

Les signes « mou » et « dur », présents dans cet alphabet, ne sont pas des lettres à proprement parler. Ces symboles sont utilisés pour durcir ou ramollir la lettre les précédant.

Idée reçue n°3 : apprendre le russe n’est pas utile

Pourquoi parler russe alors qu’il est plus utile de maîtriser l’anglais, le chinois ou le japonais ? Là encore, beaucoup d’idées reçues entourent l’apprentissage du russe comme langue utile à l’international. Pourtant, il s’agit de la huitième langue la plus parlée dans le monde, derrière le chinois, l’espagnol, l’anglais, l’arabe, l’hindi, le bengali et le portugais. Non seulement parlé dans le pays le plus vaste de la planète, le russe est fréquemment utilisé dans des pays comme la Pologne, des communautés russophones sont présentes dans de nombreux pays comme la Pologne, l’Ukraine, la Géorgie, l’Arménie, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, Israël, ainsi que d’autres nations d’Asie centrale. De même, avec l’immigration, de grandes communautés russophones sont établies dans de grands pays du monde comme les États-Unis, le Canada, ou l’Allemagne.

Quand on parle de langue étrangère, revient régulièrement le concept de langue d’avenir, basé sur un critère principalement commercial et économique. C’est notamment pourquoi le mandarin a connu un essor ces dernières années. Pour autant, sur ce secteur « d’avenir », la Russie est loin d’être en reste. Déjà, elle est la deuxième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et devant la Chine. Mais c’est sans compter sur le développement de marchés et d’opportunités commerciales dans des pays d’Europe de l’Est ou d’Asie orientale et centrale, pays où le russe est une langue omniprésente.

Enfin, si vous êtes plus tourisme que business – ce que l’on comprend totalement – l’apprentissage du russe sera un véritable atout pour partir à la découverte d’un pays unique. De par son immensité – environ 30 fois la France – la Russie regorge de paysages sublimes et variés, et de richesses culturelles et historiques. De Moscou au lac Baïkal, au nord de la Mongolie ; de Saint-Pétersbourg à la Carélie, à la frontière finlandaise, un territoire immense vous attend.

Idée reçue n°4 : les Russes sont inhospitaliers

Inutile de se voiler la face : dans l’imaginaire collectif, les Russes ne bénéficient pas d’une très bonne image. Et ce, depuis longtemps. Parmi les clichés récurrents (dictés en partie par le cinéma américain), reviennent souvent ceux de gens bourrus, généralement armés, imposant leur loi dans des villes grises et ternes ne voyant jamais le soleil. Pour la nouvelle génération, avec Internet, les images estampillées « Россия » (Russie) montrent souvent des jeunes gens réalisant des défis dangereux (pour ne pas dire bêtes). Et cela va même jusqu’à leur président, Vladimir Poutine, et son image d’homme d’État froid, sans état d’âme.

Soyez rassurés, en partant découvrir la Russie, vous ne tomberez pas sur des gens coiffés de chapka, une bouteille de vodka à la main et une arme au poing. Bien au contraire. Loin de cette image de peuple brutal, les Russes sont particulièrement hospitaliers. Ils n’hésiteront pas à vous ouvrir leur porte, à vous inviter chez eux et vous faire découvrir leur culture, leurs coutumes, et autres spécialités gastronomiques.

Une bonne occasion surtout de vous perfectionner en russe, au contact des locaux. Compréhension, prononciation : rien de tel pour progresser que d’aller à la rencontre des gens et d’entamer la conversation, sans avoir peur de se tromper. Dans le meilleur des cas, les Russes vous corrigeront et vous aideront à vous améliorer. Il y a pire qu’une terrasse sur la place Rouge pour travailler son russe et progresser en langue !

Assimil vous accompagne dans l’apprentissage de la langue russe grâce à ses guides de conversation, ses cahiers d’exercices, ou encore ses collections d’apprentissage sans peine pour débutants ou de perfectionnement.

Merci à Victoria Melnikova-Suchet pour sa relecture amicale.