La fête des morts au Mexique, c’est un peu comme le carnaval au Brésil : une institution. En effet, el día de los muertos est l’occasion pour les Mexicains de célébrer leurs défunts, mais aussi de faire la fête. Calaveras, maquillage outrancier, fleurs éclatantes… vous avez sans doute déjà vu des images de ces festivités colorées qui sont inscrites depuis 2008 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Petit détour outre-Atlantique pour découvrir cette fête mexicaine haute en couleurs qui attire chaque année des visiteurs du monde entier.

Sommaire :

  1. Les origines de la fête des morts au Mexique
  2. Les rituels ancestraux
  3. Les célébrations et les symboles du día de los muertos

Les origines de la fête des morts au Mexique

La fête des morts au Mexique est un véritable événement, attendu et célébré chaque année. Mais d’où vient cette tradition ?

Un mélange d’origines pour la fête des morts mexicaine

Pour les peuples autochtones du Mexique, les festivités dédiées aux morts sont très importantes. La fête des morts doit ainsi beaucoup à la civilisation aztèque. Les Aztèques avaient pour coutume de célébrer leurs morts deux fois l’an, au mois d’août, à 20 jours d’intervalle. La première fête, Miccaihuitontli, célébrait les enfants morts. La seconde, Hueymiccalhuitl, célébraient les adultes défunts.

Plusieurs siècles plus tard, les colons espagnols ont déplacé ces célébrations en novembre afin de les faire coïncider avec la Toussaint dans le calendrier catholique.

La fête des morts actuelle est donc une fusion des rites préhispaniques et des fêtes catholiques. La date de ces festivités correspond également à la fin du cycle annuel de la culture du maïs, la principale culture du Mexique.

Fête des morts et Toussaint : quelles différences ?

Toussaint et fête des morts : ces deux fêtes figurent bel et bien dans le calendrier catholique. Il n’y a donc pas qu’au Mexique qu’on les fête. Mais la différence tient sans doute pour beaucoup (et c’est un euphémisme !) à la célébration qu’on en fait.

En France par exemple, les catholiques célèbrent la Toussaint tous les 1er novembre. Cette fête honore tous les saints lors de célébrations liturgiques. La Toussaint précède le jour des morts, qui a donc lieu tous les 2 novembre. Hormis le fleurissement des tombes dans l’intimité, cette fête ne donne lieu à aucune célébration dans l’Hexagone, pas plus qu’en Espagne d’ailleurs.

Les rituels ancestraux

Dans les communautés indigènes mexicaines, El día de los muertos marque le retour sur Terre des proches disparus. Le jour des morts donne lieu à de nombreux rituels, chez soi et au cimetière.

Les rituels sur les tombes

Afin de faciliter le retour des esprits, les familles des défunts sèment des pétales de fleurs et disposent des bougies sur le chemin qui mène de la maison au cimetière. Les tombes sont nettoyées et décorées de bougies et de fleurs. La plupart du temps, ce sont des Cempasúchil, des œillets d’Inde aussi appelés flor de los muertos – la fleur des morts ¬– qui décorent les tombes. Les œillets d’Inde sont utilisés depuis l’époque précolombienne pour célébrer les défunts.

Les plats et boissons préférés du défunt sont également apportés. On fait donc des offrandes, mais on en profite surtout pour manger, rire, boire, chanter et danser. Tout ça au cimetière, sí señor !

Des autels dans les maisons

Dans les maisons, des autels sont dressés avec des photos du défunt, de l’encens, des cierges, des fleurs, mais aussi des offrandes : nourriture, tabac, alcool… Lorsque le défunt est un enfant, il peut aussi y avoir des jouets. Pour les Mexicains, ces rituels sont d’autant plus importants que dans l’imaginaire populaire, un mort peut apporter la prospérité… mais aussi le malheur. Les préparatifs sont donc minutieusement organisés pour mettre toutes les chances de son côté de s’attirer les bonnes grâces !

Les célébrations et les symboles du día de los muertos

Si la fête des morts attire autant au Mexique, c’est parce qu’elle se joue également dans la rue, au rythme d’une musique joyeuse. Il s’agit d’une véritable fête donnant lieu à des animations, des défilés et des spectacles. Zoom sur les symboles de la fête des morts au Mexique.

Catrina, personnage emblématique de la fête des morts

Sur les visages des femmes comme des hommes, on se peint avec finesse les traits d’un cadavre. Orbites démesurés, joues creusées, mâchoires redessinées sur un visage livide, tout ceci est inspiré par le personnage de Catrina. Cette icône initialement en papier maché a été imaginée par l’artiste José Guadalupe Posada en 1912. À l’époque, elle ne porte pas encore de nom si ce n’est calavera garbancera, « le crâne rustre ».

Elle n’est devenue célèbre que quelques décennies plus tard, en 1948, lorsqu’elle apparaît sur une peinture de Diego Rivera, Rêve d’un dimanche après-midi dans le parc d’Alameda. On y découvre une femme, ou plutôt le squelette d’une femme, issue de la haute société. Elle est vêtue de riches habits et porte un chapeau ostentatoire orné de plumes d’autruche. Le personnage, désormais appelé Catrina, est depuis devenu un symbole de la fête des morts au Mexique. Les femmes se maquillent et se parent de leurs plus belles robes, chapeaux, gants de soirée et autres accessoires chics pour défiler dans les rues et faire la fête.

Les calaveras, ces têtes de morts qu’on adore

Calavera signifie « crâne » ou « tête de mort » en espagnol. À l’initiative de ces calaveras, on retrouve aussi Manuel Manilla. Le caricaturiste a en effet eu l’idée au XIXe siècle de croquer toute la société mexicaine sous forme de squelettes : de la bourgeoisie aux religieux en passant par les militaires. Ainsi sont nés les calaveras, devenus eux aussi des symboles du día de los muertos au Mexique. Sur les visages, sur des figurines en papier maché, les calaveras sont partout lorsque la fête des morts bat son plein.

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