La nouvelle méthode de latin qui paraît le 15 octobre est en fait une remise à jour de l’édition culte de 1966 signée Clément Desessard. Avec de tous nouveaux enregistrements.
Le retour d’un classique
Une nouvelle méthode de latin fait son apparition dans le catalogue Assimil, ou plutôt son grand retour. En 1966, Le Latin sans peine de Clément Desessard (1920-2003) était publié et devenait rapidement un ouvrage culte pour tous les latinistes. Cette méthode, portée par la personnalité de Desessard (pour en savoir davantage sur ce personnage haut en couleurs, voir l’article de wikipedia) et sa vision unique, défendait l’idée d’un latin vivant et non d’un objet linguistique fossilisé, qui cadrait parfaitement avec la pédagogie et le cahier des charges des méthodes Assimil. Concevoir une méthode de latin comme on conçoit une méthode de langue, avec des situations réelles et pratiques de la vie quotidienne et contemporaine, tel était le dessein de cet ouvrage. A ces situations s’ajoutaient des textes littéraires variés, destinés à illustrer l’usage écrit du latin de l’Antiquité à nos jours : Cicéron et Pline le Jeune y côtoyaient Grégoire de Tours, Francis Bacon et même Saint-Exupéry, à travers la traduction latine du Petit Prince. Sans parler de Winnie l’Ourson d’après la traduction de l’œuvre du britannique A. A Milne.
Le travail de mise à jour
En 2007, nous avons retiré cette méthode de la vente pour lui substituer une nouvelle méthode de latin à l’approche plus classique, qui n’a jamais vraiment trouvé son public ni fait oublier la méthode Assimil de Desessard, puisque celle-ci était régulièrement réclamée. C’est pourquoi nous avons décidé de rééditer cet ouvrage en le mettant à jour sans dénaturer l’œuvre. Nous avons fait appel à Chantal Guglielmi, professeur de lettres classiques, qui avait déjà travaillé sur le dictionnaire de latin Assimil, pour le travail de rafraîchissement et d’ajout des éléments correspondant au cahier des charges actuel de la collection sans peine : « Nous sommes partis du principe qu’on ne toucherait pas aux leçons de l’édition princeps. Tout en gardant l’essentiel du commentaire grammatical de Clément Desessard, nous l’avons adapté pour le rendre plus conforme au cahier des charges actuel. De façon générale, nous avons rafraîchi le commentaire des textes. Enfin, les dialogues de révision et les notes de civilisation ont été créés ».
Sur le plan de la forme, la nouvelle édition s’inscrit dans la superbe ligne graphique initiée il y a 3 ans pour les langues anciennes avec la réédition de l’égyptien hiéroglyphique et du grec ancien. Les textes sont présentés dans la maquette récemment conçue, mais on retrouve les dessins historiques de Pierre Soymier et Robert Gring.
Enregistrements : comment sonne le latin
Quid des enregistrements audio ? Pour cette partie épineuse et capitale de la nouvelle édition, les enregistrements ont été refaits en intégralité et confiés à l’équipe du Cercle latin de Paris (Circulus Latinus Lutetiensis) sous la houlette de son créateur et président, Daniel Blanchard. « La méthode Assimil de Désessard est la seule méthode de latin qui invite à apprendre cette langue dans une perspective de réalité » souligne-t-il. Et de rappeler qu’ « au XIXe siècle, avec l’émergence des Etats-Nations en Europe, on a supprimé les langues infra-nationales ou supra-nationales. Cette époque voit justement la fin de la suprématie du latin. Mais contrairement au grec ancien, le latin n’a jamais cessé d’être parlé. » A la suite de Desessard, Daniel Blanchard défend donc l’idée d’un latin vivant, parlé, qu’on puisse s’approprier.
Quant au latin oral, la phonétique de la langue étant bien documentée, on a pu utiliser la prononciation restituée. Cependant, la grande originalité des nouveaux enregistrements vient des locuteurs : de manière tout à fait intentionnelle, les 4 locuteurs sont de 4 langues maternelles différentes. L’un est de langue maternelle française (Daniel Blanchard), le second de langue maternelle germanique, les langues maternelles des deux autres locuteurs étant l’espagnol et l’italien. . « Si la musique de la langue est définitivement perdue, nous avons souhaité conserver les accents vernaculaires, car aucune prononciation n’est plus recevable qu’une autre en définitive. Au sein de l’empire romain, il est évident qu’il devait y avoir une grande disparité de prononciation selon les régions, et c’est cette disparité que nous défendons et illustrons dans les enregistrements. »
Le latin en super pack (5CD audio + 1 CD mp3), à paraître le 15 octobre. 69,90€
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