Quelle place le français occupe-t-il dans le monde ? De Paris à Dakar, en passant par Montréal et Antananarivo, quel est l’avenir de la langue française à l’international ? Bonne nouvelle, ou cocorico devrions-nous même dire ! Même si la langue des Lumières n’est pas près de détrôner l’anglais ou le mandarin, le nombre de locuteurs est en augmentation et conforte la place du français comme 5e langue la plus parlée sur la planète.

Des chiffres encourageants pour le français

À la question « comment se porte le français dans le monde ? », la réponse est bien, mais cette langue pourrait faire encore mieux, bien entendu. Commençons par les bonnes nouvelles : le français est aujourd’hui la 5e langue la plus parlée dans le monde avec 300 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents. Parmi ces 300 millions de francophones, 235 millions utilisent le français quotidiennement. Le français est devancé par le mandarin, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) annonce une progression du nombre de locuteurs de 10 % entre 2014 et 2018. Avec 30 millions de francophones en plus, cette percée a permis à la langue de Proust et de Balzac de gagner une place dans le classement mondial, passant ainsi de la 6e à la 5e place. Selon un rapport de l’OIF, dans l’Union européenne le français demeure la 2e langue étrangère la plus apprise, loin derrière l’anglais tout de même. Même constat dans les pays d’Amérique latine où le français est également la 2e langue la plus enseignée.

L’influence du français sur les scènes politiques

Le français n’est peut-être que 5e du classement, mais il n’en demeure pas moins une langue mondiale. La langue française est en effet la langue officielle de 32 États et gouvernements. Elle est la seule langue officielle au Niger, au Togo, au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en République démocratique du Congo, mais aussi dans la province du Québec au Canada ou dans certains cantons suisses. Au Tchad, en Centrafrique, en Guinée équatoriale, au Vanuatu, à Madagascar, au Canada et dans certains cantons de Belgique, de Suisse et du Luxembourg, le français figure parmi les langues officielles.

Autre point remarquable qui traduit l’influence du français dans le monde, la langue française est aussi une des langues officielles dans la plupart des organisations internationales : ONU, UE, OTAN, etc. Dans le sport enfin, le français est la langue officielle des Jeux olympiques.

La puissance du français dans les échanges commerciaux

Le français représente 20 % des échanges commerciaux. La langue française favorise incontestablement les échanges commerciaux et l’accès à certains marchés tels que ceux de l’édition, des médias, des produits et services culturels. France24, Euronews, TV5Monde, RFI, Canal+ répondent à une demande de plus en plus forte en proposant des contenus en langue française : séries, films, documentaires, journaux d’information, etc.

Le trafic sur Internet illustre aussi la bonne santé de la langue française dans le monde. Le français serait la 4e langue la plus utilisée sur Internet. Rédaction et consultation de blogs, e-mails, communication sur les réseaux sociaux, le français se classe au pied du podium des langues les plus utilisées sur le web. Langue commerciale, idiome politique et juridique, langue des réseaux sociaux mais aussi du secteur scientifique, le français répond aux exigences d’un monde en mouvement, interconnecté et qui évolue toujours plus vite.

Où parle-t-on le plus français ?

La France (métropolitaine et d’outre-mer) est loin d’être le seul territoire à abriter des locuteurs de la langue française. Dans l’Union européenne, seuls 12 % des citoyens parlent le français comme première langue contre 16 % pour l’allemand. C’est l’Afrique qui concentre une grosse partie des 300 millions de francophones, et plus précisément l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord. 59 % des locuteurs quotidiens du français se trouvent sur le continent africain aujourd’hui. Autre donnée clé qui illustre le poids du français en Afrique : 73 % des élèves qui apprennent en français vivent en Afrique subsaharienne, contre 20 % en Europe et 6 % en Amérique-Caraïbes.

Le pari africain

L’avenir de la langue française se joue-t-il en Afrique ? Assurément. Si le français a enregistré près de 30 millions de nouveaux locuteurs ces dernières années, le phénomène est en grande partie lié à la croissance démographique en Afrique. Aujourd’hui, près de 44 % des 300 millions de locuteurs français vivent en Afrique subsaharienne, et en 2050 ce chiffre pourrait atteindre 85 %. Ces estimations s’expliquent par le taux de natalité élevé dans les pays africains francophones, mais aussi par l’intérêt de nouveaux pays pour l’apprentissage de la langue française. En effet, certains États d’Afrique de l’ouest entourés par des pays francophones sont aujourd’hui désireux d’apprendre la langue de Molière. Attention néanmoins, dans la plupart des pays d’Afrique francophone, le français n’est souvent qu’une deuxième ou une troisième langue plutôt qu’une véritable langue maternelle.

Un français qui s’adapte selon les pays

Dans les pays africains où le français est parlé, il est souvent mélangé avec des mots de la langue locale pour former des expressions qui deviennent typiques dans chaque pays. Le vocabulaire devient novateur, plus riche et caractéristique d’un dialecte. Cela a aussi pour effet de marquer les différences entre le français parlé dans l’Hexagone et le français parlé dans les pays d’Afrique. Par exemple, on pourrait citer des expressions comme « je wanda », très populaire au Cameroun, et qui signifie « je me pose des questions », « je m’interroge », en lien avec « I wonder » en anglais. En République démocratique du Congo, « deuxième bureau » est une manière de signifier qu’on a une maîtresse. En Côte d’Ivoire, l’expression « s’enjailler de quelqu’un » signifie, en argot, qu’on apprécie quelqu’un. Cette expression est le fruit du mélange avec l’anglais « enjoy » qui signifier apprécier, profiter. À l’inverse, on connaît aussi dans l’Hexagone des expressions qui trouvent leurs racines dans des dialectes africains. On peut citer l’expression « Wesh » pour dire « Quoi de neuf ? » qui provient du dialecte algérien et qui aujourd’hui s’est ancrée dans la langue. Quant à l’expression « kif » utilisé pour dire qu’on apprécie quelque chose, c’est à l’arabe maghrébin que la langue française le doit. Car oui, bonheur absolu, le verbe « kiffer » a rejoint le dictionnaire Larousse en 2014. N’en déplaise à l’Académie française et à ses Immortels, il faut vivre avec son temps. Le français est en perpétuelle évolution, c’est là le signe de sa bonne santé et d’un avenir pérenne.

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