Il est admis aujourd’hui qu’une majorité de personnes parlent l’anglais, au moins un peu. Et c’est évidemment très utile pour se faire comprendre un peu partout dans le monde. Mais pourquoi ne pas apprendre une langue rare, moins connue, maîtrisée par moins de locuteurs ? Une telle démarche et un tel apprentissage peuvent se montrer particulièrement bénéfiques. Mais qu’est-ce qu’une langue rare ? Et surtout, quel est l’intérêt d’en apprendre une ? Le point sur l’importance d’apprendre une langue rare ou peu parlée.
C’est quoi, une langue rare ?
À proprement parler, il n’y a pas de définition officielle de ce qu’est une langue rare ou peu parlée. Il existe plusieurs moyens de comprendre cette notion, tous valables.
Les langues en voie de disparition
Par exemple, on peut estimer qu’une langue rare fait référence à une langue ou à un dialecte en voie de disparition. C’est même l’une des premières définitions qui peut venir en tête quand on fait référence à la rareté : une langue parlée par un si petit nombre de personnes qu’elle s’en trouve menacée.
Dans l’imaginaire collectif, on peut même associer ces dialectes menacés à des langues parlées dans une zone géographique très précise – des régions, par exemple – aux origines très anciennes et pouvant être particulièrement difficiles à apprendre. Des langues qui, au fil des siècles, se sont effacées, petit à petit, au profit de langues véhiculaires, comme peuvent l’être le français, l’anglais, ou l’espagnol, par exemple. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir que, au nom de la richesse du patrimoine linguistique mondial, bon nombre de ces langues en voie de disparition sont inscrites au patrimoine culturel de l’UNESCO.
Les langues secondaires
On peut aussi qualifier de « rares » des langues dites secondaires. Derrière ce nom ne se cachent pas forcément des langues qui possèdent peu de locuteurs. Pour preuve : le russe et le mandarin en font partie. On pourrait alors définir la langue rare comme étant parlée dans un seul pays en tant que langue nationale. Près de nous, cela pourrait être le néerlandais, le polonais, le tchèque ou encore le turc. Autre critère : si la langue est parlée dans un autre pays mais qu’elle n’est pas la langue principale du pays en question.
En s’appuyant sur cette définition, il apparait donc particulièrement utile d’apprendre certaines langues rares ou peu parlées. D’ailleurs, l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) recense toutes les langues que l’on peut considérer comme rares dans le monde. Vous avez l’embarras du choix !
4 raisons d’apprendre une langue rare
Les raisons d’apprendre une langue rare ou peu parlée sont multiples. Surtout, cela peut représenter un avantage, aussi bien dans le monde professionnel que dans votre vie personnelle. Voici au moins quatre bonnes raisons de vous lancer.
1. Un atout professionnel
Apprendre une langue rare ou peu parlée représente un avantage indéniable sur votre CV. Au moment de rechercher un emploi, cette rareté peut faire la différence. Aujourd’hui, quasiment tout le monde parle anglais – certes plus ou moins bien – et signaler sa maîtrise sur un CV n’a plus le même poids que dans le passé. En revanche, faire valoir la maîtrise de trois langues – encore plus avec des langues recherchées comme le russe, le japonais ou le chinois – peut rendre votre profil particulièrement intéressant.
2. Une expertise dans un domaine précis
Pour rester dans la sphère professionnelle, parler une langue rare peut contribuer à faire de vous un spécialiste dans un domaine précis. Ces compétences bien particulières sont d’ailleurs très recherchées dans certains secteurs d’activité.
Par exemple, parler néerlandais peut être un gros atout dans le secteur commercial ou du R&D (recherche et développement). La France étant amenée à traiter régulièrement avec le Bénélux, la maîtrise du néerlandais est loin d’être négligeable.
C’est aussi vrai pour d’autres domaines, comme le polonais dans le secteur de la logistique, ou le japonais dans le commerce ou la restauration à l’international.
3. Une ouverture à une autre culture
Apprendre une langue peu parlée est un premier signe d’ouverture. Si vous êtes intéressé ou passionné par un pays, et que vous vous y rendez, vous pourrez évidemment communiquer en anglais. Mais parler la langue locale, d’autant plus si elle est rare, ne laissera pas les locaux indifférents. Cette démarche les encouragera à vous accueillir avec les meilleures intentions.
Mieux, cela vous permettra de communiquer facilement avec les habitants de ce pays, de mieux vous immerger dans leur quotidien et ainsi de découvrir plus facilement leurs coutumes. Vous pourrez par exemple apprendre des termes spécifiques à la langue qui n’existent pas en français. En japonais, le terme « komorebi », désigne « la lumière qui filtre à travers les feuilles d’arbres ». Dans un autre registre, « Bytie », est un mot russe qui définit l’existence ou la vie d’une réalité indépendante de la conscience humaine, comme la nature, l’univers, ou la matière. Plutôt poétique, non ?
4. Un exercice pour le cerveau
Enfin, d’un point de vue plus personnel, pour votre vie de tous les jours, apprendre une langue rare peut vous aider à muscler votre cerveau. Pour être plus précis, c’est surtout le fait d’apprendre des langues d’une manière générale qui est bénéfique. Plus vous en maîtrisez, plus vous faites travailler vos méninges, et plus vous avez de facilités à emmagasiner des informations. Lorsque votre cerveau réfléchit dans une langue étrangère, il fonctionne d’une manière différente qu’à l’accoutumée.
Alors pourquoi apprendre une langue rare ? Le fait de devoir assimiler des mots à la structure très différente de ceux de votre langue natale, voire avec un alphabet complètement différent, va demander à votre cerveau un travail plus important, et les progrès seront logiquement plus conséquents. Cela offrira donc une très bonne gymnastique à votre esprit. À l’inverse, apprendre une latine, par exemple l’espagnol ou l’italien, avec des racines proches du français, vous demandera logiquement moins d’efforts.
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Pourquoi pas l’alsacien, c’est une langue encore pas mal parlé et qui permet d’apprendre l’allemand trèès facilement par la suite, car très ressemblant, merci beaucoup pour l’article, ça donne envie d’apprendre une de ces langues (mention spécial aux grec aha)
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant. J’avais toujours pensé qu’apprendre une langue « rare », était un peu du temps de perdu, sauf si vous avez des origines particulières et que cela vous permet de rester en lien avec vos racines (le Breton par exemple).
En revanche, dans votre article j’ai compris que dans d’autres langues certains mots décrivent des « concepts », qui existent pour tous, mais n’ont pas forcément été « formalisé » par un mot précis. Je trouve que cela en dit long sur l’âme d’un pays, et sur quoi il met l’accent. Exemple de votre article : En japonais, le terme « komorebi », désigne « la lumière qui filtre à travers les feuilles d’arbres ». Dans un autre registre, « Bytie », est un mot russe qui définit l’existence ou la vie d’une réalité indépendante de la conscience humaine, comme la nature, l’univers, ou la matière.
Donc merci de cet éclairage, cela ouvre d’esprit et donne envie d’apprendre.
Bonjour
Puisque votre rubrique actuelle traite des langues rares, Avez vous prévu des manuels pour le mongol et le tibetain ?
Merci
Bien cordialement
Bonjour, je recherche l’assimil cantonais, pourquoi n’est-il pas réédité ?
Bonjour, ce produit ne se vendait pas bien du tout, il n’a donc pas été réédité.
Bonsoir,
A ce propos, il est dommage que les méthodes de cantonais et de khmer n’aient pas « survécu » en version numérique…
Une refonte complète du turc « sans peine » est-elle envisageable à terme ?
Car la dernière édition remise à jour de 2011 commence à dater et devenir un peu obsolète dans les dialogues.
Bonjour,
Je pense que l’arabe sans peine doit connaître une refonte car elle commence à dater 17 ans l’année prochaine, mais aussi en raison de l’évolution rapide de cette langue, le turc ne doit pas avoir beaucoup d’utilisateurs en méthode assimil la question est de savoir si cette méthode se vend bien.
Il serait aussi utile de voir une nouvelle édition de persan et d’hébreu.
Si on regarde le catalogue assimil, il reste l’hébreu, le persan, le turc et l’arabe
Cordialement
Bonsoir,
Le fait d’écrire que » le turc ne doit pas avoir beaucoup d’utilisateurs en méthode assimil » n’est qu’une extrapolation !
Seules les éditions ASSIMIL peuvent affirmer si telle ou telle méthode se vend mieux qu’une autre avec chiffres à l’appui.
Chaque langue et chaque méthode ASSIMIL a son public respectif.
En revanche, je maintiens que les méthodes « sans peine » d’arabe littéraire et de turc auraient besoin d’être entièrement refondues avec de nouveaux dialogues plus en phase avec l’époque actuelle compte tenu de l’évolution rapide de ces langues.
Par ailleurs, un « Apprendre le turc » dans la collection « Objectif langues » aurait sa place dans le catalogue ASSIMIL.
Bonsoir,
Il n’est d’ailleurs peut-être pas inutile de souligner une nouvelle fois (je l’ai déjà fait sur ce blog) la qualité de la méthode de cantonais hongkongais de Christie Wong, la première digne de ce nom en langue française, rivalisant avec celles en anglais et en japonais (les seules langues avec des méthodes de qualité pour apprendre le cantonais de HK).
Je pense que cette méthode est arrivée trop tard, l’intérêt pour Hongkong déclinant depuis les années 90, en même temps que l’usage du mandarin comme langue seconde s’y répandait.
J’invite donc les amateurs de langues asiatiques à se procurer au plus vite les derniers exemplaires de cet ouvrage (avec l’indispensable support audio)!
Bonne soirée, Yann