Les Slaves ne représentent pas une nation unique. Le terme « slave » est à la fois un nom et un adjectif. En tant que nom, « slave » désigne un groupe de langues de la famille indo-européenne. En Europe, on compte actuellement 300 millions de slavophones. L’adjectif « slave » décrit quant à lui l’appartenance au groupe ethnique des Slaves. Voyons ensemble qui sont les Slaves et quelles sont les langues slaves.
La légende des Slaves
On sait peu de choses des Slaves, mais une légende du XIVe siècle raconte qu’au tout début, il y avait trois frères. Un jour, la fratrie s’est séparée et chacun des trois frères a pris possession d’un pays. Rous a mis le cap à l’Est, Czech a fait route vers le Sud, et Lech est resté sur place en Pologne.
Cette légende ne fait qu’évoquer les débuts de l’expansion slave qui aurait débuté au Ve ou VIe siècle. Si la date est plus ou moins floue, le point de départ géographique l’est encore plus. Mais selon toutes vraisemblances, cette conquête de l’Europe aurait été initiée par les Slaves depuis le nord des Carpates, dans l’actuelle région de Kiev (Ukraine).
Les origines des Slaves
C’est au IIe siècle qu’apparaît la première utilisation du mot « slave » par les voisins méridionaux de ces derniers qui font alors mention de Suovenoî.
Migration et séparation des Slaves
Éleveurs, chasseurs et pêcheurs, ces sédentaires entamèrent leur grande migration au VIe siècle sous la menace des Huns et des Avars. Ils atteignirent l’Elbe à l’Ouest, la Grèce au Sud et parvinrent jusqu’à la mer Noire à l’Est. Anarchiques, ils ne réussirent pas à s’organiser à l’image des grands empires médiévaux.
Les Slaves du Nord-Ouest furent anéantis par les Allemands qui poussèrent jusqu’aux actuelles Tchécoslovaquie, Pologne et Slovénie. De leurs côtés, les Magyars (Xe siècle) séparèrent Slaves de l’Est et de l’Ouest et Slaves du Sud puis s’imposèrent en Croatie (XIe) et Slovaquie (XIIe).
Évangélisation
Ces migrations sont accompagnées de l’évangélisation des Slaves. Les apôtres grecs Cyrille et Méthode christianisent la Moravie (ancienne région d’Europe centrale) et donnent aux Slaves leur premier alphabet qui sera la matrice du cyrillique. Ils leur donnent aussi leur langue liturgique : le slavon. Serbes et Bulgares sont convertis à l’orthodoxie alors que Polonais et Croates préfèrent le catholicisme.
Cette période est fondamentale pour les Slaves car elle marque la séparation entre Slaves orthodoxes d’écriture cyrillique et Slaves catholiques d’écriture latine. Les Slaves occidentaux rejoignent Rome alors que Slaves orientaux et méridionaux sont orthodoxes.
Libération des nations slaves
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle marquent la libération des nations slaves avec la résurrection de la Bulgarie en 1885 et de la Pologne en 1918. La même année voit naître deux nouvelles nations : la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.
Les langues slaves
Même s’il est difficile d’obtenir des informations historiques précises sur les Slaves, on en connaît désormais un peu plus sur ce peuple. On compte aujourd’hui 300 millions de Slaves en Europe, faisant des langues slaves le plus grand groupe ethnolinguistique du vieux continent. On dénombre trois grandes familles de slaves qui pratiquent ainsi des langues différentes.
Les langues slaves orientales
Les slaves orientaux constituent la plus grande des trois familles puisqu’on en dénombre 200 millions. Peuple situé à l’Est de la Pologne, ce groupe oriental se compose des Slaves de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie. Les langues slaves pratiquées par les slaves orientaux sont pour le moins faciles à deviner. Les Slaves de Russie parlent le russe, ceux d’Ukraine l’ukrainien, et ceux de Biélorussie le biélorusse.
Ces trois langues slaves orientales sont très proches et utilisent des variantes de l’alphabet cyrillique. La maîtrise de l’alphabet russe permet ainsi de déchiffrer facilement le biélorusse et l’ukrainien. Autre point commun entre ces trois peuples : ils sont tous à majorité orthodoxe.
Les langues slaves occidentales
Comme leurs cousins orientaux, les Slaves occidentaux sont aujourd’hui dispersés sur trois pays : la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie. Ces slaves d’Europe centrale sont aujourd’hui environ 55 millions.
On note deux différences de taille par rapport à leurs homologues orientaux. D’un point de vue religieux d’abord, ils sont majoritairement catholiques. D’un point de vue linguistique ensuite, leur alphabet est le latin. Sans grande surprise, on y parle polonais, tchèque et slovaque.
Le slovaque est une langue proche du tchèque. Polonais, slovaque et tchèque sont donc des langues slaves occidentales. Langues officielles uniques dans chacun des trois pays, elles sont parlées respectivement par environ 40 millions, 4 millions et 10 millions de locuteurs.
Les langues slaves méridionales
Les Slaves méridionaux constituent le 3e et dernier groupe des Slaves d’Europe. Localisés au sud du continent, on leur prête aussi le nom de « Slaves des Balkans ». On les retrouve dans sept pays différents : Croatie, Bosnie, Monténégro, Bulgarie, Slovénie, Serbie, Macédoine. Descendants des migrations initiées dès le VIe siècle et anciens membres de l’ex-Yougoslavie – pays des Slaves du sud – les Slaves méridionaux forment une communauté de 25 millions de slavophones.
On compte trois principales langues slaves méridionales : le slovène, le bulgare et le BSCM. Ces trois langues sont très proches les unes des autres. Le BSCM signifie bosnien-serbe-croate-monténégrin. C’est le terme utilisé par les linguistes pour ne froisser aucune nation car de leur point de vue, il s’agit d’une même langue parlée dans chacun de ces quatre pays. Mais pour ne favoriser personne, on l’appelle BSCM. Chaque pays considère néanmoins disposer de sa propre langue.
Fait linguistique intéressant, les pays des Balkans font une utilisation conjointe des alphabets latin et cyrillique en fonction des pays et de leurs croyances religieuses.
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Merci pour cet article. Peut-on espérer une nouvelle méthode (mise à jour de la série « classique » B2 ou Objectif langue) pour l’Ukrainien ? Et une méthode B2 pour le Tchèque ?
Bonjour,
🇺🇦 Solidarité Ukraine 🇺🇦
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Il s’agit d’un livre électronique (format pdf + mp3) téléchargeable immédiatement après paiement.
Malgré la réticence que nous pouvons avoir pour les livres numériques, je pense qu’il est intéressant d’acquérir ce petit ouvrage dont, rappelons-le, Assimil n’a jamais proposé l’adaptation en français dans la collection Évasion. La version polonaise ‘‘Ukraiński kieszonkowy’’ est différente de celle d’origine.
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Par ailleurs, ceux qui parlent ukrainien, russe ou anglais peuvent proposer leurs services en tant que traducteur sur le site refugies.info. Actions possibles quel que soit son lieu de résidence.
Merci,
Michel.
Bonjour,
Assimil fait la promotion de sa méthode d’ukrainien.
Merci pour cette initiative particulièrement bienvenue dans les circonstances présentes.
Et merci encore pour la correction de la faute qu’il y avait dans l’endonyme de la langue sur la couverture de la méthode électronique !
Bon week-end,
🇺🇦 Michel 🇺🇦
Bonjour,
Belle initiative en effet. 🇺🇦
Pour l’occasion, ASSIMIL aurait pu réimprimer le livre l’ukrainien « sans peine » avec la nouvelle ligne graphique (quitte à le réimprimer en édition limitée).
Bon après-midi.
CK
Bonsoir à tous,
Merci Michel pour ces informations. On pourrait même rêver d’une adaptation française de l’Ukrainien de poche… Ukrainisch Wort für Wort (qui semble en rupture de stock en version papier en Allemagne pour l’instant) souffre du (grave) défaut de tous les titres de la série Kauderwelsch pour une langue écrite en cyrillique : les phrases sont en transcription allemande. Très handicapant. La version polonaise est en effet celle qu’il faut acquérir (mais il faut parler polonais)…
Comme Chris, je pense qu’Assimil devrait rééditer sa méthode d’ukrainien (avec la nouvelle ligne graphique ce serait encore mieux) car en ce moment elle pourrait « trouver son public ». Un titre Apprendre l’ukrainien A2 semble plus plausible, mais il ne sera pas prêt tout de suite pour répondre à des besoins urgents.
Bonne soirée à tous, Yann