Sur les quelques 7 000 langues parlées aujourd’hui à travers le monde, on ne dénombre qu’une cinquantaine de systèmes d’écritures. Des systèmes à découvrir lorsqu’ils sont différents du nôtre mais sur lesquels il est précieux de s’appuyer pour apprendre une nouvelle langue. Logogrammes, syllabique, alphabétique ou à traits : le point sur les différents et principaux systèmes d’écriture dans le monde.

Sommaire :

  1. Les logogrammes
  2. Le système syllabique
  3. L’écriture alphabétique
  4. Le système à traits

Les logogrammes

Parmi les différents systèmes d’écriture, les logogrammes désignent des caractères écrits qui, en tant que tels, représentent un mot entier et défini. Parmi les langues qui utilisent (ou utilisaient) ce système, on retrouve notamment :

  • le chinois ;
  • une partie de la langue japonaise (kanji) ;
  • l’écriture ossécaille et la tangoute, des ancêtres du chinois ;
  • les hiéroglyphes ;
  • l’écriture cunéiforme comme le sumérien ou l’akkadien ;
  • l’écriture maya ;
  • le hittite, langue parlée et écrite par le peuple du même nom, établi en Asie Mineure lors de l’Antiquité, etc.

Aujourd’hui, l’exemple le plus concret de logogramme reste l’écriture chinoise qui compte plus de 50 000 caractères, même si seulement 5 000 restent utilisés couramment. Parmi les caractères les plus « simples » – ou accessibles aux nouveaux apprenants – on peut par exemple citer 木 (bois), 山 (montagne), ou 火 (feu).

La grande variété de logogrammes explique notamment la difficulté de maîtriser le chinois puisqu’il faudrait pouvoir retenir chaque caractère et le reproduire fidèlement, une simple petite variation pouvant changer radicalement le sens du mot.

La maîtrise de la grammaire est alors indispensable. Par exemple, les Japonais utilisent des caractères chinois dans leur langue, les kanji. Pour autant, un habitant de Tokyo ne pourrait probablement pas lire un roman en chinois.

Plus de près de nous, on peut retrouver certains éléments logographiques en français, en anglais ou en espagnol, avec l’utilisation de symboles comme l’esperluette, « & », qui signifie un simple « et ».

On pourrait même parler d’écriture logographique pour les fameux emojis qui ponctuent nos textos ou publications sur les réseaux sociaux puisqu’ils traduisent des émotions ou des concepts qui peuvent être compris au-delà des langues.

Le système syllabique

Comme son nom l’indique, dans un système syllabique, les symboles correspondent à des syllabes qui, assemblées, forment un mot. Le japonais demeure l’exemple le plus concret de ce système d’écriture.

Pour rester sur l’exemple nippon, le système d’écriture – appelé kana – se décompose en deux parties :

  • les hiragana : 46 signes de formes plutôt arrondies utilisés pour la grammaire, en remplacement des kanji, devenus inusuels ;
  • les katakana : 45 signes de formes plus anguleuses que les hiragana, principalement utilisés pour écrire les noms étrangers, les noms propres, ou les noms d’emprunt.

Le système syllabique se montre très pertinent dans une langue comme le japonais, qui compte à peine une centaine de syllabes, contrairement à une langue comme l’anglais, par exemple, où l’on recense plus de 15 000 variantes syllabiques.

L’écriture alphabétique

Parmi les différents systèmes d’écriture, le système alphabétique reste évidemment le plus proche de nous, puisque c’est celui que nous utilisons quotidiennement.

Qu’il s’agisse de l’alphabet latin – utilisé par près de 40% de la population mondiale – grec ou encore cyrillique, la construction reste la même : chaque symbole – en l’occurrence, des lettres – correspond à un phonème de la langue. Phonème qui correspond à la plus petite unité phonique d’une langue qui, seule ou en combinaison, forme des signifiants et permet de les différencier entre eux.

Le nombre de phonèmes évolue en fonction des différentes langues. Par exemple, on retrouve 36 phonèmes en français, contre 34 en espagnol, 42 en italien, 44 en anglais et 68 en allemand.

Il est à noter que l’on retrouve également des variantes de l’écriture alphabétique. 

L’alphabet consonantique

Les alphabets consonantiques – ou abjad – s’écrivent majoritairement de droite à gauche. Ils sont notamment utilisés en arabe et en hébreu.

La principale caractéristique de ce type d’alphabet réside dans le fait de ne noter pratiquement que les consonnes des mots. Celles-ci constituent en quelque sorte le squelette du mot – la racine sémitique – les voyelles n’étant que prononcées oralement et variant en fonction du sens que l’on souhaite donner au mot.

Par exemple, en arabe, la racine sémitique ك ت ب (k-t-b) signifie « écrire ». D’autres mots sont créés sur cette base, en intercalant des voyelles, par exemple :

  • كتب (« Ka-Ta-Ba ») : « il a écrit » ;
  • كتاب (« Ki-TāB ») : « un livre » ;
  • ﻛﺎتب (« Kā-TiB ») : « un écrivain ».

Le système alphasyllabaire

Le système alphasyllabaire – ou abugida – se situe à mi-chemin entre le système alphabétique et syllabaire. Pour (tenter de) faire simple : les caractères sont constitués de syllabes dotées d’une voyelle par défaut. Mais cette dernière peut être remplacée ou supprimée par l’ajout de caractères annexes.

Plusieurs langues utilisent le système alphasyllabaire comme :

  • le khmer ;
  • le thaï qui descend de l’alphabet khmer ;
  • la devanagari permettant d’écrire le hindi ou le sanskrit ;
  • le javanais ;
  • le birman ;
  • le guèze (Ethiopie, Erythrée), etc.

Le système à traits

Autre système d’écriture, unique au monde celui-ci : le système à traits, exclusivement utilisé en Corée du Sud comme du Nord. Son alphabet officiel, le hangeul, a été inventé en 1443, en remplacement du chinois, afin de lutter contre l’illettrisme dans le pays et de favoriser l’alphabétisation du peuple.

L’alphabet coréen, très logique et plus simple qu’il n’y paraît vu d’Occident, se compose de 21 voyelles (10 voyelles de base et 11 composées) et de 19 consonnes (14 de base et 5 doubles).

Basé sur le système syllabique, le hangeul s’écrit de haut en bas et de gauche à droite. Chaque syllabe se compose de la manière suivante :

  • une consonne initiale ;
  • une voyelle simple ou composée ;
  • aucune, une ou deux consonnes finales.
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